L’importance de l’adaptation de l’homme pour comprendre le chien et s’en faire comprendre est donc la clés de la communication.
Comme nous l’avons déjà vu, le chien n’est pas biologiquement formé pour comprendre (dans le vrai sens du terme) le langage parlé des humains. Ainsi c’est à nous de nous adapter aux modes de communication des chiens afin de nous faire comprendre et de les comprendre.
Le chien ne comprend pas un mot seul, mais il associe un mot + une intonation + une action afin d’interpréter ce que « dit » l’humain. N’oublions pas les rituels crées par l’homme. Ils sont quotidiens et souvent mis en place sans s’en rendre compte. Ainsi le fait de partir tous les jours promener son chien implique de mettre telles chaussures, à tel endroit, de prendre tel objet, la laisse etc. Le chien aura intégré tout ce rituel et saura que c’est son heure de promenade. Il va donc être tout frétillant et gémir ou aboyer afin de faire comprendre à son maître qu’il a bien envie d’y aller. C’est une communication très accessible par le chien et il s’en sert.
Prenons quelques exemples :
« Mon chien sait quand ma femme rentre du travail car il se met devant la porte avec son chausson quelques instants avant » : ici le chien a bien vu que le maître commençait à bouger (mettre la table par exemple), puis il entend le bruit du moteur de la voiture (qu’il connaît puisqu’il va en promenade en montant dedans), et prend le chausson de sa maîtresse car celle-ci le félicite toujours quand il fait ça. Et cette chaîne d’événements est toujours la même et dans le même ordre, le chien n’est pas devin, il est logique !
« Mon chien urine dès que je rentre » : en questionnant la personne, on apprend qu’elle gronde son chien à chaque fois, aussi ce dernier se met en position de soumission et émet une miction, qui est signal de soumission complète. A ce moment le maître ne doit surtout jamais continuer à gronder son chien, car la communication n’est plus du tout cohérente pour le chien.
L’échec de la communication :
Il y a des situations où malgré toute la bonne volonté de l’homme, le message ne passe pas comme il le voudrait. C’est ce que nous appelons l’échec de la communication.
C’est souvent le cas quand l’homme prend un ton enjôleur pour appeler son chien, alors qu’en même temps tout son corps montre l’agacement voire la colère. Le chien lui prend l’ensemble des signaux émis, et donc ne va pas revenir au rappel car il sait que son humain est en colère et qu’il va se faire gronder. Ainsi il évite le conflit.
Le chien est une « éponge » à émotion : s’il est en promenade avec son maître et qu’il y a en face un chien seul qui arrive et que le maître est angoissé par ce chien inconnu, même s’il prend un ton doux et rassurant, son chien va sentir l’odeur de l’angoisse émise par son corps et risque donc d’être lui aussi stressé et de montrer un comportement d’agression face au chien inconnu.
On ne peut pas ne pas communiquer, mais on peut stopper la communication volontaire.
Cela passe par l’ignorance de l’autre, c’est à dire qu’il faut faire comme si il n’était pas là : ne pas le regarder, ne pas lui parler, ne pas le gronder, ne pas le toucher.
Pour conclure, n’oublions pas que pour que la communication humaine vers le chien soit efficace, le message doit être congruent (lisible, cohérent) et clair (l’homme doit être sur de lui, l’intonation doit être la bonne, ainsi que les gestes et les regards, les mimiques et postures).
Car comme nous l’avons vu, le chien comprend toute la richesse de la communication autour des mots, il ne se contente pas d’un ordre vocal.
Et que pour que nous puissions mieux communiquer avec notre chien, il nous faut le connaître, l’observer et le respecter dans sa nature de chien, qui est différente de la notre.
Photo : CC Robert Thomson
Superbe et tu mets bien le doigt sur le soucis lié à la communication non verbale, corporelle qui nous échappe complètement dans la majorité des cas.
Merci Amon, tu as entièrement raison, c’est ça aussi qu’il faut faire comprendre aux proprio !