Livre : La Psychologie du chien

Stress, anxiété, agressivité… Claude Béata, vétérinaire comportementaliste, nous explique à partir de consultations faites à son cabinet, pourquoi un chien exprime certaines émotions, avec des comportements qui sont inadaptés pour l’humain.

Ce livre est facile à lire, il y a 7 histoires vraies, pour 7 comportements différents. A chaque fois, l’auteur nous fait partager les échanges faits avec les propriétaires et les chiens. Les dialogues sont repris et on a l’impression d’être avec eux.

Mon avis

Les points positifs : ce livre montre à quel point pour le vétérinaire comportementaliste, le chien est important. C’est lui qui compte, au delà du bien-être des propriétaires. Il n’est pas question d’enfermer un chien dans un cagibi au fond du jardin pour qu’il ne dérange plus ses maitres. C’est pour cela qu’il explique à chaque fois pourquoi le chien produit un comportement, ce que le l’humain doit mettre en place pour aider le chien à être plus à l’aise dans les situations décrites, et l’importance de suivre la thérapie comportementale et la prise de médicament quand elle est prescrite.

Il met au cœur de l’action l’humain, sa responsabilité dans les progrès mais aussi dans le suivi du traitement. Il doit certaines fois être dur pour remettre les gens face à la réalité : un traitement non suivi à la lettre, et c’est le chien qui risque sa vie.

Ce qui m’a moins plu : il fait référence dans un chapitre à la hiérarchie inter-espèces (entre chien et humain), alors que les recherches modernes et la simple expérience du quotidien amènent clairement à invalider cette idée.

J’ajoute que les différents chiens ont été sous traitement médical, ce qui n’est pas forcément toujours une nécessité.

En conclusion : ce livre est intéressant pour mieux appréhender certains comportement et comprendre notre rôle d’adoptant vis à vis de nos chiens. Mais il convient de bien comprendre les besoins du chien, afin de le rendre le plus heureux possible, en le respectant en tant que chien (et non pas comme un enfant, un jouet, un bien de consommation).

Nos métiers sont complémentaires, vétérinaire, vétérinaire comportementaliste, éducateur canin, comportementaliste canin. Si votre chien présente un soucis dans ses comportements, en premier lieu assurez vous qu’il n’y a pas de raison pathologique, avec votre vétérinaire. Ensuite en tant que comportementaliste et éducateur canin, nous pourrons intervenir pour vous aider à le comprendre, et à retrouver une harmonie dans la relation.

Si vous lisez ce livre, n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici !

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9 commentaires sur “Livre : La Psychologie du chien
  1. Charles dit :

    Je l’ai lu…
    A mon sens, cet auteur considère les comportements de nos compagnons comme des problèmes, des troubles, des maladies…
    Cela s’éloigne de plus en plus de ce que je pense…
    Je crois sincèrement qu’il se trompe et que le problème n’est pas le comportement, ni même le chien d’ailleurs…
    Cet auteur à une association : zoopsy (ou zoopsychiatrie, ou médecin psychiatre pour animaux de compagnie…).
    On se demande qui est le plus fou : l’homme ou le chien?
    Au passage, il a contribué aux quelques procès fait aux comportementalistes…
    Vraiment, j’adhère pas du tout !

  2. Charles dit :

    Un commentaire intéressant laissé par Isabelle Vieira, vétérinaire comportementaliste sur Amazon que je me permets de reproduire ici:
    « le livre laisse à croire que les problèmes de comportement des chiens sont du domaine de la psychiatrie, ce qui est probablement faux. Les chiens s’adaptent comme ils peuvent aux exigences égoïstes et farfelues des humains en adoptant des stratégies comportementales éthologiquement compatibles avec leur répertoire comportemental, mais ILS NE PRESENTENT A PRIORI AUCUNE MALADIE MENTALE. C’est souvent l’humain qui est le malade mental incapable de s’adapter au chien et incapable de le comprendre. »

    Pour une fois qu’un vétérinaire comportementaliste dit quelque chose d’aussi intéressant, cela mérite d’être souligné et mis en avant!
    Dans la mesure où nos chiens n’ont pas de maladie mentale, la médication n’a donc plus de raison d’être.

  3. Kanidikoi dit :

    Bonsoir Charles, merci pour ton apport d’information et de proposer un point de vue.
    Je suis persuadée que les chiens ont des comportements en réponse à l’environnement. Mais certains comportements peuvent être un premier signal d’une pathologie. J’ai eu récemment la triste confirmation de ce que je pensais : les comportements étaient vraiment anormaux et j’ai dit aux adoptants que cela dépassait mes compétences, qu’il fallait voir un vétérinaire (à nouveau) pour des examens complémentaires. Et bien ce chien avait une tumeur au lobe frontal…
    Un autre chien qui a subit une privation sensorielle, était dans un tel état que le vétérinaire comportementaliste a préféré prescrire une aide médicamenteuse, car il se mettait en danger en ne s’alimentant plus. Aujourd’hui le chien progresse, la thérapie comportementale est appliquée et aide beaucoup ce chien a découvrir une vie qu’il aurait du toujours avoir.
    Pour d’autres, dont les gens m’ont téléphoné car les chiens étaient « HA-HS » selon leur vétérinaire, j’ai pu voir que ces chiens étaient simplement incompris, et les adoptants ne répondaient pas à leurs besoins fondamentaux. En faisant les changements qui s’imposaient pour les humains, les chiens ont pu retrouver un rythme plus calme, sans destruction…
    Je suis persuadée que nous pouvons faire encore un meilleur travail si nous trouvons des professionnels avec qui nous pouvons échanger sur nos pratiques. Nous ne pouvons pas mettre toute une profession dans le même panier, je parle aussi pour nous, comportementaliste, éducateur, moniteur etc. Nous avons encore à apprendre.

  4. Charles dit :

    Un comportement qui révèle une maladie organique oui, une maladie mentale non ! C’est une vétérinaire comportementaliste, Isabelle Vieira, qui le dit elle même…
    Concernant les privations sensorielles, les HS-HA: les pauvres chiens, ils appréhendent bien le monde comme ils peuvent à partir de leur vécu et des capacités qu’ils ont plus ou moins développées selon l’environnement (oui, il revient toujours celui-là: l’animal tout seul, ce n’est jamais vraiment le problème contrairement à ce que laisse entendre M. BEATA : »Nous ne nous intéressons pas aux troubles des propriétaires. Nous sommes des psychiatres pour animaux. Notre objectif est de soigner le chien par exemple[…]On manque ainsi de structures pour traiter les chiens phobiques. En milieu hospitalier spécialisé, de nouvelles techniques devraient permettre de grands progrès dans le traitement des affections comportementales. » cf: http://www.letudiant.fr/loisirsvie-pratique/loisirsvie-pratique-people/claude-beata-veterinaire-comportementaliste-12841.html )dans lequel ils ont été placé les premières semaines de leur vie.

    Cela dit il y a de très nombreuses façon de penser et de faire et je suis également entièrement convaincu que l’échange et le partage d’expérience permettraient de mieux se comprendre et de s’enrichir encore et encore en terme de connaissance.
    A bientôt 🙂

  5. Manu dit :

    Charles, il n’est pas évoqué ici de « maladie mentale », mais d’un état de stress intense qui est une véritable souffrance pour le chien. Dans ce cas, un traitement médicamenteux peut, d’une part soulager ce stress et donc cette souffrance, et d’autre part permettre par conséquence à la thérapie comportementale d’être plus efficace et plus rapide.

    Je ne fais pas un plébiscite pour les médicaments, dans une grande majorité de cas il suffit d’expliquer le chien aux maîtres pour que les comportements « gênants » (pas anormaux, pas issus d’un trouble mental, mais bien « gênants pour l’homme ») cessent ou diminuent, ou soient simplement compris et acceptés.

    Mais il ne faut pas rejeter pour autant en bloc l’utilité dans certains cas des médicaments, et encore moins des vétérinaires-comportementalistes.

  6. Charles dit :

    Si dans ce livre on ne parle pas de maladie mentale, il en est clairement autre chose de celui qui l’a écrit et de son association.
    Il y a quelques semaines, j’échangeais avec une vétérinaire (non, je ne suis pas totalement fermé) qui me parlait de schizophrénie canine…
    Je ne rejette pas les vétérinaires qui sont comportementalistes.
    Je renie la zoopsychiatrie, c’est différent! La psychiatrie fait des troubles mentaux sa spécialité (cf: le Larousse).
    Désolé, je ne partage vraiment pas du tout cette manière d’appréhender le chien, mais soit, je n’ai pas l’expérience d’un pro.

  7. Manu dit :

    Je ne suis pas pro non plus, j’ai juste des idées différentes, mais j’apprécie toujours une discussion argumentée et intelligente 🙂

    J’ai l’impression que tu dissocies la pensée (et donc le comportement qui en découle) du cerveau organique ; hors quand un chien est déprimé la chimie de son cerveau se modifie, quand il souffre de troubles dissociatifs (je suis d’accord avec toi que l’on ne peut par parler de schizophrénie pour un chien) un scanner montrera des anomalies, quand un chien vieillit il peut souffrir de confusion ou de démence, etc.

    Ou alors tu considères qu’un chien ne peut simplement pas souffrir de toutes ces afflictions ?

  8. Charles dit :

    Je considère, a priori comme Isabelle Vieira (pourtant vétérinaire comportementaliste renommé), que toutes ces « affections comportementales » n’existent pas chez le chien.
    Toutes ces maladies mentales canine sont tirées des maladies humaines.
    Les seuls comportements qui pourraient être considéré comme des troubles sont dû à des anomalies génétiques (consanguinité…).
    Bien sûr, le mal-être d’un animal exprimé par un comportement (ou pas d’ailleurs) n’est pas sans incidence sur son corps et peut amener à des réactions physiologiques.
    Lorsque mon frère a fait son entrée en classe de 6ème, il l’a très mal vécu (et ma famille aussi par la même occasion). Dans les jours qui ont suivi, mon chien a développé des plaques rouges sur son ventre. Dans le doute nous l’avons amené chez un vétérinaire qui a conclu à une allergie aux piqûres de puces (c’est comme le HS-HA, c’est la grande mode) et nous a prescrit pommade et traitement antiparasitaire que nous avons effectué, mais les plaques ont persisté… Mon frère a pleuré pendant un mois, puis s’est calmé et les plaques ont disparu en 48h…
    Il a somatisé, mais il aurait tout aussi bien pu s’auto-mutiler.
    Alors, fallait-il mettre mon chien sous antidépresseur?
    C’est ce que beaucoup de vétérinaires comportementalistes auraient fait puisque comme Claude BEATA a expliqué lui même: »Beaucoup nous considèrent comme des psychanalystes du maître, notamment. Mais nous ne nous intéressons pas aux troubles des propriétaires. Nous sommes des psychiatres pour animaux. » Voilà quelqu’un qui ne voit l’animal que par son comportement, c’est tellement réducteur.

    Moi, je crois qu’il faut surtout écouter…

  9. Kanidikoi dit :

    Merci de vos partages à tous les deux.
    Je prendrai le temps de lire les références dont tu me fais part Charles afin de me faire une idée plus précise sur ce vétérinaire. Mais sur le livre dont je parlais, il n’y est pas fait mention de maladie mentale.

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