Décoder la communication visuelle du chien

Le chien qui n’a pas le langage parlé pour faire passer ses messages, arrive à communiquer grâce à un ensemble de signaux qu’il émet selon les situations.

La communication visuelle a un rôle très important chez le chien. Il existe des mouvements volontaires telles les postures, mimiques, positions de la queue et des oreilles. Et des mouvements involontaires, tels que le changement de diamètre de la pupille, les poils qui se hérissent (pilo-érection), les tremblements, mais aussi les émissions de mictions et phéromones.

Je parlerais des chiens entre eux, mais certains comportements sont aussi mis en place pour nous, les humains et savoir les comprendre permet une meilleure communication avec notre compagnon.

Les mouvements volontaires

Tous ces mouvements sont inscrits dans le patrimoine génétique du chien, mais ils doivent quand même être appris, et cela se joue dans les premières semaines de la vie du chiot. C’est la phase de socialisation, la période pendant laquelle il va apprendre, souvent grâce au jeu avec ses pairs. C’est là qu’il va comprendre les codes propres à son espèce.

Les postures

L’appel au jeu : le chien a l’avant du corps baissé, la croupe bien haute, et sa queue fait des mouvements de fouet. Il souhaite renforcer le lien avec son partenaire. Il peut émettre des aboiements, des grognements et des grondements ! En aucun cas cela est agressif et ne doit pas être puni ! C’est n’est pas une attitude menaçante, mais bien au contraire une envie de jouer !

L’approche agressive : le corps est dressé, les oreilles bien droites pointent vers l’avant, le poil est hérissé. Sa tête est haute, il est plutôt raide dans sa posture, il veut paraître plus grand ! Il ne lâche pas du regard celui qu’il toise. Il s’approche lentement et va se placer de façon perpendiculaire à l’autre chien. C’est une attitude d’intimidation, là en général, l’autre chien va se soumettre, et l’agressivité va disparaître. Mais s’il ne se met pas en posture de soumission, l’interaction va continuer, et c’est souvent là qu’on voit des contacts par chevauchements. Le chevauchement ou le fait d’encercler l’autre chien à l’encolure, sont des attitudes assertives.

L’approche soumise : le chien se met en posture basse, c’est-à-dire qu’il va tenter de se rendre le plus petit possible. Il va éviter de croiser le regard, va marcher très doucement. Les oreilles sont tournées vers l’arrière. Il va approcher l’autre chien en faisant un grand détour. Il est important à mon sens de bien comprendre qu’à ce moment, il  ne faut pas continuer à gronder ou punir son chien.

Les signaux d’apaisement : ils sont de plusieurs natures. Le chien va détourner le regard, se mettre sur le dos, montrer son ventre (et émettre dans certains cas quelques gouttes d’urine), ou alors va mordiller les babines de l’autre chien. Là aussi, il ne sert à rien de continuer à gronder le chien.

Les mimiques faciales

Les babines : retroussées en montrant les crocs, c’est un signal de menace qu’il ne faut pas prendre à la légère !

Les yeux : le regard peut être de face s’il est sûr de lui, fuyant s’il a peur ou ne veut pas entré en conflit, mais aussi aller d’un jouet à celui avec qui le chien veut jouer afin de lui faire comprendre son intention ! Et puis, le regard par en dessous, l’air implorant, là on comprend bien que notre compagnon veut quelque chose ! J’ai envie aussi de parler des sourcils, qui semblent monter quand le chien voit quelque chose qu’il ne connaît pas, qui se froncent quand il se concentre pour nous comprendre…

Les oreilles : là il y a aussi du décodage ! En avant elles font signe d’assertivité, bien droites, elles montrent que le chien est attentif, en arrière et repliées, une attitude subordonnée ou de peur…

La queue

Droite et dressée, elle montre une attitude soit assertive, soit menaçante. Quand elle est basse, voire entre les pattes, c’est signe de peur, ou de soumission.

En résumé :

Ces signaux sont loin d’être exhaustifs, il y en a bien d’autres ! Et ils interagissent ensemble, avec d’autres encore afin d’établir la communication.

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier qu’ils sont là pour aider la communication, limiter les situations d’agressions. Et que les races de chiens qui ont les oreilles et la queue coupées sont moins facilement comprises… Ainsi que les chiens qui ont un excès de peau sur la face, ou des longs poils qui peuvent empêcher les autres chiens de voir les pupilles et le regard.

Photo : CC missyredboots

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2 commentaires sur “Décoder la communication visuelle du chien
  1. Amon dit :

    Petits compléments :
    L’appel au jeu => le chien simule des « attaques »n il fait des bons dans tout les sens
    L’approche agressive : … le poil est hérissé. cela dépend où le poil est hérissé ! nuque dos rein.
    Cela n’apporte pas le même poids à son attitude
    L’approche soumise => tout à fait ! La colère et la punition doit cesser immédiatement !! Le chien reconnait avoir « perdu » et demande votre indulgence.
    Personnellement: je lui tourne le dos et m’en vais. Je ne la rappelle que quand j’ai vraiment décompressé. Elle le sait et ne s’approche pas.
    Par contre, je ne vais pas vers elle, je m’accroupis et l’appelle pour un gros câlin.

    La communication corporelle du chien est hyper complexe, car le chien est attentif au moindre détail de son vis à vis. Et bien souvent les messages se font sur un temps très très court quasiment invisible pour nous qui ne sommes pas habitué.
    Et comme tu dis, une attitude A peut être couplée avec une B et/ou une C et une D le tout transmettant un message complètement différent d’une attitude A ou B ou C seule.
    Et si on ajoute les odeurs, les phéromones etc etc
    On s’en sort plus

  2. Kanidikoi dit :

    Très juste Amon 😉
    Merci pour ce complément !
    En tout cas quand on dit « il ne leur manque plus que la parole », je répond, il ont bien plus que cela ! A nous de les observer, de tout mettre en œuvre pour les comprendre !

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